Cet article fait partie du Journal du hamac.
Il raconte un parcours personnel où le corps, le mouvement et le sommeil ont peu à peu trouvé leur cohérence, jusqu’à donner naissance à Lunhamac.

Un art de vivre à Paris

Vivre à Paris impose des cadres, des rythmes et des normes. Pourtant, au fil des années, j’ai découvert qu’il était possible d’y cultiver une autre relation au corps, plus libre, plus attentive, sans quitter la ville ni renoncer au confort.

Se déplacer autrement, dormir en hamac, courir pieds nus : ces choix ne sont pas nés d’une recherche de performance ni d’un idéal abstrait. Ils se sont imposés progressivement, par l’expérience, l’écoute et le temps.

Cet article raconte comment le mouvement et le repos, loin de s’opposer, ont fini par dessiner un même art de vivre, profondément ancré dans mon quotidien parisien.

🌿 Courir pieds nus et dormir en hamac : l’essentiel à retenir
  • 👣 Le mouvement comme point de départ :
    Se déplacer, marcher, courir autrement a toujours fait partie du quotidien, bien avant la course pieds nus ou le hamac.
  • 🦶 Sentir avant de performer :
    Les FiveFingers puis la course pieds nus ont ouvert un rapport plus sensoriel et plus respectueux au mouvement.
  • 🌙 Le repos comme prolongement du mouvement :
    Dormir en hamac s’est imposé comme une évidence pour laisser au corps la même liberté la nuit que le jour.
  • 🏙️ Une pratique urbaine assumée :
    Courir pieds nus aux Buttes-Chaumont et dormir en hamac à Paris ne relèvent pas de l’exotisme, mais d’une cohérence de vie.
  • 🧘 Une philosophie incarnée :
    Retirer l’intermédiaire inutile, faire confiance au corps et accepter le temps long dessinent un art de vivre minimaliste.
💡 À retenir :
Courir pieds nus et dormir en hamac ne sont pas des objectifs, mais les conséquences naturelles d’une écoute attentive du corps, même au cœur de la ville.
Quand le coprs cherche d'autres chemins

Vivre à Paris impose un cadre dense, rapide, normé. Les déplacements sont optimisés, les espaces rationalisés, les journées remplies. Pourtant, dès mes premières années d’adulte, j’ai senti que je ne pourrais pas inscrire mon quotidien dans une logique entièrement contrainte. Le corps avait besoin de mouvement, de liberté, d’air.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette réflexion n’est pas arrivée tardivement. Le métro n’a été qu’une parenthèse dans ma vie, limitée aux années de lycée, de la quatrième à la terminale. Très tôt, j’ai su que ce mode de transport ne ferait pas partie de mon équilibre à long terme.

Dès 1990, j’ai adopté le roller comme moyen de déplacement principal. Plus tard, le Vélib’ s’est imposé naturellement, puis le vélo personnel depuis deux ans. Le mouvement a toujours été au centre de mon quotidien urbain. Non pas comme une performance, mais comme une nécessité vitale.

Avec le recul, courir pieds nus et dormir en hamac s’inscrivent dans cette continuité. Ce ne sont pas des ruptures. Ce sont des prolongements.

2. Se déplacer autrement en ville : une première écologie personnelle

Choisir le roller, puis le vélo, ce n’était pas un geste militant. C’était une réponse simple à une question très concrète : comment traverser la ville sans s’enfermer ? Être en surface, sentir l’air, la météo, les variations du sol. Être acteur de ses déplacements.

Ce rapport direct à l’environnement urbain a façonné ma relation au corps. Le mouvement n’était pas séparé de la vie quotidienne. Il en faisait partie intégrante. Sans entraînement, sans objectif sportif, sans chronomètre.

Cette manière d’habiter la ville a préparé le terrain pour des choix plus subtils, plus intimes, mais profondément liés : la façon de marcher, de courir… puis de dormir.

3. La révélation des FiveFingers : sentir avant de performer

Révélation des fives fingers

Les FiveFingers sont entrées dans ma vie par curiosité. Pas pour courir. Pas pour améliorer quoi que ce soit. Simplement pour essayer. La première fois que je les ai réellement utilisées, c’était en voyage, en 2012.

Jusqu’alors, je marchais très rarement pieds nus. Je n’aime pas avoir les pieds sales, et ce n’était pas une habitude ancrée chez moi. Et pourtant, dès les premiers pas avec ces chaussures minimalistes, quelque chose s’est passé. Une révélation sensorielle.

Sentir le sol. Sa température. Sa texture. Les micro-variations. Une sensation de liberté immédiate. Presque enfantine. Le corps réagissait avec une évidence déconcertante.

Quand une kiné ouvre une porte inattendue

C’est plus tard qu’une kinésithérapeute m’a fait une remarque simple, presque anodine : « Tu sais qu’on peut aussi courir avec ce type de chaussures ? »

Cette phrase n’est pas tombée dans un terrain neutre. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, la course à pied a toujours occupé une place centrale dans ma vie.

J’ai commencé à courir en 1996. À l’époque, j’y allais tous les jours. Littéralement. La course était devenue si centrale que j’en culpabilisais presque. Jusqu’au jour où mon corps a dit stop : une fracture de fatigue est venue marquer brutalement les limites de l’excès. Une première grande leçon d’écoute corporelle, même si je ne la formulais pas encore ainsi.

Pendant les années passées en Guyane, j’ai très peu couru. Le contexte était différent, le rapport au corps aussi. Puis, en rentrant à Paris, il m’a fallu du temps pour reprendre. J’ai découvert alors une autre difficulté, plus silencieuse : celle de se lever le matin et d’aller courir, simplement. Sans l’élan de la nouveauté. Sans l’excitation des débuts.

Quand j’ai repris, j’ai fait une promesse très claire : ne jamais abandonner la course. Pas comme une obligation de performance, mais comme un pilier. Parce que courir fait partie de mon équilibre mental autant que physique. C’est un espace à moi. Un temps de recentrage. Une manière de rester alignée.

C’est dans ce contexte-là que la remarque de la kiné a pris tout son sens. Les FiveFingers, puis la course minimaliste, ne sont pas venues remplacer la course à pied. Elles sont venues la transformer. La rendre plus consciente, plus respectueuse, plus durable.

4. La course pieds nus : une expérimentation récente et progressive

Claire court un trail pieds nus
© AJAS (Association Justice Animaux Savoie)

La course pieds nus est arrivée bien plus récemment. Aujourd’hui encore, je suis dans une phase d’exploration. De petites sorties. Peu de kilomètres. Beaucoup d’attention. Aucune recherche de performance.

C’est une soirée organisée par l’association Courir Paléo, autour notamment de la présentation du livre Courir pieds nus, qui a été le véritable déclencheur.

Des témoignages concrets : celui de Claire que l’on voit courir pieds nus sur la photo ci-dessus. Des parcours variés. Des corps réels. Rien de dogmatique.

Je me suis dit : pourquoi pas moi ?

4.1 Les Buttes-Chaumont : un terrain de jeu depuis 1996

Courir aux Buttes-Chaumont

Les Buttes-Chaumont ne sont pas un terrain d’expérimentation récent. C’est un parc que je fréquente depuis 1996. J’habite juste à côté. Il fait partie de mon paysage quotidien depuis des décennies.

J’aime profondément son atmosphère. Un parc vivant, imparfait, loin du “m’as-tu-vu”. Un lieu où l’on peut être soi, simplement. Courir pieds nus là-bas n’a rien d’un manifeste. C’est une continuité naturelle, presque discrète.

4.2 Ce que la course pieds nus m’apprend

La course pieds nus apprend l’humilité. Elle oblige à ralentir. À écouter. À respecter le temps d’adaptation du corps. Elle ne tolère pas l’excès, ni la précipitation.

Elle m’a surtout appris une chose essentielle : le corps sait. À condition de lui laisser de l’espace et du temps.

5. Le repos : l’autre face oubliée du mouvement

Le repos

Plus je faisais confiance à mon corps en mouvement, plus une question revenait : pourquoi continuer à le contraindre pendant le sommeil ? Pourquoi chercher la liberté le jour et accepter la rigidité la nuit ?

Le sommeil n’est pas une mise en veille. C’est un temps actif, structurant, fondamental. La posture, le support, la liberté de mouvement jouent un rôle immense dans la qualité du repos.

6. La Guyane : première rencontre avec le hamac

Hamacs en carbet

Le hamac n’est pas entré dans ma vie en 2018. Bien avant cela, entre 1998 et 2000, j’ai vécu deux ans en Guyane. Là-bas, le hamac fait partie du quotidien, notamment lors des séjours en forêt ou des nuits passées dans les carbets.

Je n’y dormais pas tous les jours, mais dès que l’occasion se présentait. Et j’ai aimé ça immédiatement. Sans adaptation. Sans questionnement. Le balancement, la légèreté, la sensation d’être soutenu sans être enfermé.

Mon corps avait compris avant ma tête.

7. Depuis 2018 : dormir en hamac à Paris, en continu

Dormir en hamac depuis 2018

En 2018, le hamac est revenu dans ma vie quotidienne, cette fois à Paris, dans mon appartement. Non pas comme une nouveauté, mais comme un retour conscient vers une solution déjà validée par l’expérience.

Contrairement à certaines personnes, je n’ai pas eu besoin d’un temps d’adaptation. Le passage du lit au hamac s’est fait naturellement, immédiatement. Comme si le corps reconnaissait une posture familière.

7.1 Dormir en hamac au quotidien en milieu urbain

Dormir en hamac à Paris n’a rien d’exotique. C’est un choix pratique, cohérent, parfaitement compatible avec la vie urbaine. Le hamac libère de l’espace, allège la pièce, transforme le rapport au repos.

Il invite à un sommeil plus mobile, moins figé. Le corps peut bouger, respirer, s’ajuster. Sans contrainte.
.

7.2 Les effets ressentis sur le long terme

Au fil des années, les bénéfices se sont installés progressivement. Un réveil plus fluide. Moins de raideurs. Une sensation de repos plus profond. Une relation plus apaisée avec mon corps.

Comme pour la course pieds nus, il ne s’agit pas de résultats spectaculaires, mais d’une qualité de vie durable

8. Courir pieds nus et dormir en hamac : une même philosophie

Ces deux pratiques partagent une même logique : retirer l’intermédiaire inutile. Faire confiance à l’intelligence corporelle. Accepter la lenteur et l’adaptation.

Le pied nu sur le sol et le corps suspendu dans un hamac obligent à être présent. À écouter. À ajuster. Ils ne corrigent pas. Ils informent.

9. Un art de vivre minimaliste, profondément parisien

Ce mode de vie n’est ni un retour à la nature fantasmé, ni une rupture avec la ville. Il est né dans la ville. Il s’y est adapté. Il y a trouvé sa cohérence.

C’est une écologie personnelle. Une manière de réduire le superflu, de questionner les normes, et de remettre le corps au centre.

10. De l’expérience vécue à Lunhamac

Lunhamac est né de cette continuité. Pas d’un concept marketing, mais d’un vécu réel, éprouvé sur le long terme. L’envie de proposer une alternative sérieuse, pensée pour la vie urbaine.

Le blog : le journal du hamac, lié au site lunhamac.fr, est un espace de transmission. Un lieu pour raconter, partager, expliquer. Sans imposer. Sans promettre.

Conclusion : laisser le corps faire son travail

Dormir en hamac, courir pieds nus, se déplacer autrement : ces choix ne sont pas des objectifs à atteindre, mais des conséquences naturelles. Ils naissent quand on commence à écouter son corps avec un peu plus d’attention, et surtout avec un peu moins de contrôle.

Le hamac n’est pas une rupture avec la modernité, ni un retour en arrière. Il est une réponse simple à une question essentielle : comment offrir au corps un espace de repos respectueux, même au cœur de la ville ?

Ce journal est un espace pour partager cette réflexion, sans injonction, sans promesse. Juste des expériences vécues, transmises avec sincérité.

FAQ : Courir pieds nus, dormir en hamac

Dormir en hamac est-il compatible avec un appartement parisien ?

Oui. Le hamac prend peu de place et s’intègre très bien à un intérieur urbain, à condition de prévoir des points d’accroche adaptés et sécurisés. Téléchargez le guide du hamac.

Oui, le hamac peut être adapté au sommeil quotidien, à condition d’écouter son corps. Pour certaines personnes, l’adaptation est immédiate ; pour d’autres, elle se fait plus progressivement

Oui, il est possible de découvrir la course pieds nus sans être un sportif accompli, mais cela demande motivation, patience et régularité. Le corps et les pieds ont besoin de temps pour s’adapter, et il est essentiel d’accepter de ralentir et d’écouter ses sensations.

Oui, dans le sens où il s’agit de retirer le superflu et de faire confiance à l’intelligence du corps plutôt que d’ajouter des contraintes ou des corrections artificielles.

Les deux. Lunhamac est né d’une expérience personnelle et propose des hamacs pensés pour la vie urbaine, tout en s’inscrivant dans une démarche cohérente autour du corps, du repos et de l’usage réel.